Un soir du début de l’année 2016, j’entends une voix me dire “prends une feuille et un crayon”. Je me demande si mon imagination prend le dessus sur ma raison. Cette voix me répète ce message tout le long de la soirée. De nature à ne pas me laisser dire ce que je dois faire, je ne prends ni feuille ni crayon et décide de l’ignorer en allant me coucher.


J’entends inlassablement “prends une feuille et un crayon” et cela m’empêche de dormir. N’arrivant pas à trouver le sommeil, alors que rien normalement ne m’empêche de dormir, je me relève en grommelant “je vais la prendre cette feuille et ce crayon”. J’allume la lumière, m’attable, pose mon crayon sur la feuille blanche et ma main écrit toute seule alors que mon cerveau ne lui dicte rien. Les mots s’enchaînent, tous liés entre eux.


C’est le demi-frère de ma fille qui est décédé à vingt ans qui vient me livrer des messages importants sur la santé à venir de son grand-papa. Je panique face à mon bras qui écrit des choses que mon cerveau ne lui dicte pas. Je pose mon crayon, allume toutes les lumières, je téléphone à mon copain (qui est devenu mon mari), je lui explique, j’ai peur. Peur de les voir, de les entendre, de ce qu’ils vont me dire. J’ai peur d’attirer le mal, le côté obscur, qu’on me dévoile des choses que je n’ai pas envie de savoir.


Les jours qui suivent, je reprends mon crayon et je note en lié beaucoup d’informations. Je remarque que l’écriture change en fonction de qui vient m’écrire. Des anges gardiens, des êtres décédés qui aimeraient parler à des êtres chers, des êtres décédés qui ne trouvent pas la lumière. Je suis envahie, je ne sais pas comment le gérer et cela me fatigue beaucoup.  Je me demande comment tout cela est possible, j’ai besoin de vérifier tout ce que je peux vérifier, pour me prouver que cela est bien juste. Tout est juste.

On me donne un don. Celui d’aider les autres à trouver pourquoi ils sont sur terre, à comprendre ce qui les empêche d’avancer ou à communiquer avec un être cher. Je peux guérir leur âme avec mes mains. Je peux connaitre leur couleur d'aura, connaitre leur animal totem, le nombre de vies vécues et communiquer avec les animaux. 


Aussi paradoxal que cela puisse paraître, tout cela ne me semble pas réel malgré que j’ai vécu une expérience de mort imminente (EMI) étant enfant.

Amenée en urgence chez le médecin, je suis “morte”. Toutefois moi, j’entends le médecin qui m’appelle à maintes reprises, je ressens la panique qui m’entoure, il essaie de me faire revenir en me donnant des gifles et en m’appelant. Je n’ai pas envie de revenir,  je suis extrêmement bien là où je suis, je ressens un profond bien être, une extrême douceur, des gens bienveillants m’entourent, je flotte vers une lumière vive au fond d’un tunnel, je me sens happée vers elle. J’entends une voix me dire que ce n’est pas le moment, que je dois retourner sur terre. 


Je n’ai pas envie de revenir sur terre, on ne me laisse pas le choix, je reviens brutalement dans mon corps, j’ouvre les yeux, je suis en vie. Je n’en n’avais jamais parlé à mes parents jusque là. 


Mon Histoire

Mon don, m’a poussée à questionner ma maman sur mon EMI. Je lui ai raconté comment s’était déroulée ma réanimation. Elle s’est questionnée et m’a demandé comment je savais tout ça alors qu’elle ne m’en avait jamais parlé. Je pensais que je devais être âgée de 6 ans. C’est elle qui a pu me dire que j’avais environ 4 ans. Ma maman très terre à terre et qui est de nature sceptique a été interpellée par mon récit.

Cet amour inconditionnel, cette extrême bienveillance sont des sentiments que je n’ai jamais retrouvés sur terre.


Pour m’aider à croire que tout ce qui m’arrive est bien réel, je commence l’écriture automatique pour aider mes proches. Malgré que cela soit des amis, nous ne connaissons jamais personne dans leur être le plus profond. L’écriture me le dévoile avec l’accord de la personne présente. Malgré la précision des réponses, je continue à douter en me disant que c’est peut-être mon inconscient qui est au courant de certaines choses vu que je les connais. Je me suis décidée une année après ma première expérience d’écriture à aider des gens que je ne connaissais pas du tout. J’ai dû me rendre à l’évidence, mon don est bien un don, tout ce qui est dit est juste.


A ce jour, j’accepte ce qui m’a été donné. Je ressens les êtres décédés, les anges gardiens, je sais qu’ils sont parmi nous. Je peux décider quand je suis disponible pour eux et quand je ne le suis pas. Ils sont touchants, vrais, percutants, ils nous font travailler sur les vraies valeurs de notre existence, ils nous poussent à nous poser les bonnes questions.

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Véronique Di Perri

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